Les diversités des richesses coloniales sont au cours de cette iconographie : l’Asie, l’Afrique, les Antilles et l’Océanie. On y trouve l’évocation des activités économiques : caoutchouc, coton, métaux. Les indigènes présentent des types physiques très marqués et sont vêtues selon leurs coutumes locales, pagne ou longue chemise. Toutes les figures sont tournées vers le centre de la métropole, comme placées au coeur du monde.
Animaux de la faune exotique et tropicale, populations indigènes des quatre coins du monde colonial forment une vaste tapisserie de pierre d’une lisibilité surprenante. Les éléphants africains sont particulièrement remarquables et dégagent une impression de puissance égalée seulement par le combat homérique du grand tigre et du python du coté asiatique. Gazelles, poissons, variété extraordinaire des végétaux et des oiseaux illustrent la fresque.
Janniot était également présent dans la section de l’Exposition réservée aux parfumeurs. La célèbre maison Caron avait fait appel à ses services pour concevoir son décor. L’esthétique classique de ses nus était parfaitement adaptée au message d’élégance délivré par la maison de haute couture.
12.000 exposants avaient participé à cet évènement historique qui accueillit 8 millions de visiteurs venus du monde entier.
L’Exposition Internationale des Arts et techniques appliqués à la vie moderne de 1937
Cette exposition représente l’un des plus importants évènements artistiques et politiques de l’entre-deux-guerres. Dans cette conjoncture mondiale inquiétante, elle fut l’expression des rivalités économiques et diplomatiques entre nations. Les deux impressionnants pavillons affrontés de l’Allemagne et de l’URSS reflétaient déjà le visage d’une future Europe en guerre.
L’exposition occupait un vaste espace sur la colline de Chaillot, face à la tour Eiffel. Pour cette occasion unique, de nouveaux bâtiments avaient fait leur apparition. D’un classicisme modernisé, tout le complexe de l’actuel Trocadéro en était le coeur architectural.
Le Palais de Tokyo, installé à proximité du Palais de Chaillot, date de 1937. Il fut conçu par le quatuor d’architectes Dondel, Aubert, Viard et Dastugue et était destiné à abriter le futur musée de la Ville de Paris.
Janniot fut appelé à concevoir la décoration des deux grandes parois de l’esplanade arrière, face à la Seine. Il réalisa, pour l’entourage du grand escalier, deux bas-reliefs monumentaux intégrés à l’architecture épurée du lieu. Un ensemble de rondes-bosses et de métopes, oeuvres de vingt sculpteurs différents, agrémentaient l’esplanade : bien loin de ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
Sur les thèmes oniriques des Légendes de la mer et Légendes de la terre, la fresque de Janniot est une vaste célébration mythologique. Elle met en scène une faune merveilleuse réunissant les plus illustres personnages de la fable antique : Eros, Vénus, Triton et les divinités marines. Les trois muses chères au sculpteur sont également conviées à cette fête joyeuse et cosmogonique